Patronymes et sobriquets, de Courry (30) au XIXème et au XXème siècle (suite 3)

Publié le par courry-clapas

Courry-Clapas, article 25 :

 

 

GALDIN : A l’entrée de Courry (côté Saint-Ambroix) se trouve une maison occupée par des Galdin . Le couple portait le sobriquet de « Galdinet » pour l’homme et de « Galdinette » pour la femme.

 

A la même époque, nous retrouvons des Galdins au lieu-dit « Les Hermas » (versant nord du « Village »). Le chef de famille Galdin portatt le surnom de « Carnot » à cause d’une ressemblance avec le président de la République Sadi Carnot (selon les dires des anciens du village). Son épouse, Galdin Marcelle,  avait pour pseudonyme « La Carnote ».

 

Une autre demeure, situé au lieu-dit « Le Village » était occupée par une famille de Galdin. Nous trouvons les surnoms suivants : « Les Candasses », « Le Candasse » et « La Candasse ». La traduction de ce sobriquet, d’origine patoise, désigne la personne qui a une maison sur une pente ou le versant d’une colline. Effectivement, cette demeure Galdin a été construite sur une déclivité prononcée près de la  Courpatière.

 

Une famille du « Castilhoux », toujours dans la lignée des « Galdin », nous trouvons un chef de famille qui était connu sous deux surnoms : « Tancaté » et « Madjor ». « Tancaté » dérive du provençal « tancaïre » qui se traduit par « fermer ». Ce Galdin était paysan,  maçon et pendant des années il a travaillé à ouvrir et fermer les tombes. Pour le surnom « madjor », le même homme était le tueur de cochons du village. Au cours d’une « tuado » (égorgé un porc)  il s’est tranché, un doigt,  le « majeur » de la main gauche, d’où « madjor » en patois.

Galdin Marie surnommée "La Galdinette"

Galdin Marie surnommée "La Galdinette"

Famille Galdin du quartier des Hermas, au centre Galdin Léopold dit "Le Carnot", à droite Galdin Marcelle ou "La Carnote"

Famille Galdin du quartier des Hermas, au centre Galdin Léopold dit "Le Carnot", à droite Galdin Marcelle ou "La Carnote"

GAUTHIER : nom d’origine germanique qui a pour racines « wald » =  qui gouverne + « hari » = armée. Nous retrouvons des variantes avec : Gautier, Gautié, Gauteyroux, Gauteroux …

 

Pendant les années 50, une famille Gauthier vivait aux Piles. Le père de famille était secrétaire de mairie.

 

Ce nom n’est plus usité à Courry.

 

Inscription au monument aux morts de Courry : Gauthier Abel, tué à Somme-Suippes (Marne), 25 septembre 1915.

 

GINIER : la racine de ce nom est d’origine germanique « Ginhari » (gin = voir et hari = armée). Ce patronyme est, principalement, répandu en Ardèche, en Corrèze et en Isère.

 

Variante : Ginié.

 

Ce nom n’est plus usité à Courry.

 

JAUSSAUD : ce patronyme est fréquent dans les Hautes-Alpes. On le trouve, aussi, dans le Gard. Son origine est germanique « Gauzwald » (gaut = appartient au peuple goth + waldan = gouverner (ancien nom de chef de guerre). Au XIVème siècle, nous le trouvons sous la forme de « Jaussal ». La France compte 1083 Jaussaud.

 

Variantes : Jausserand, Jossaud, Jaussard …

 

A Courry, un Jaussaud occupe la maison familiale au hameau de Reboul.

 

LACROIX : cette appellation désignait celui qui habitait près d’une croix (croix de calvaire) Il est très répandu en France. Cette dénomination est à  l’origine de nombreux patronymes ou toponymes : « La Croux », « Lacrouts », « Lacroutz », « Lacroux » …

 

A la même époque, plusieurs familles de Lacroix vivaient à Courry. Aux Caïrades, habitaient un couple surnommé « Le Mamin » et « La Maminte » (détermination difficile). Au même lieu, vivait un couple de Lacroix. Leur sobriquet était : « Le Pouldget » et « La Pouldgette ».

Ce surnom reste curieux puisque le chef de famille prend un surnom dont la racine est le patronyme de sa femme : « Polge » (variante de « Paolo » = Paul, en patois = « Polou ».

 

Dans le village, un quartier est connu sous le toponyme de « Croix des Parens » (jardins).

 

Inscription au monument aux morts de Courry : Lacroix Marcel, disparu, 23 octobre 1917.

 

LAFONT, LAFON ce patronyme a pour origine « La Font » qui, en patois, signifie : source. Celui qui habitait près d’une fontaine.

 

Cette origine se retrouve, à Courry, dans un toponyme bien connu : « Fontlongue ». Dans les textes anciens, nous trouvons, le même lieu, nommé : « Fontlonge ». A « La Croix des Parens » un couple avait pour nom Lafont Antonin dit « Le Lafont » et son épouse Lafont Julia « La Lafonte ».

 

Le Gard, est le département français a possédé le plus de familles « Lafont » (217).

 

Ce nom n’est plus usité à Courry.

Lafont Julia surnommée "La Lafonte", au retour de garder ses chèvres, elle porte un fagot de "ramo"

Lafont Julia surnommée "La Lafonte", au retour de garder ses chèvres, elle porte un fagot de "ramo"

LARGUIER : Pour ce nom, on peut y voir un dérivé dans le sens de grand. Selon une spécialiste de la question, M.T. Morlet, il s’agirait de

celui qui percevait le droit sur les blés (en ancien français « agrier » ou « argier »).

 

A Courry, nous trouvons, en pseudonymes : « Le Larguier » et la « Larguière ».

 

Ce nom n’est plus usité à Courry.

 

MALBOS: est un nom du midi de la France qui représente une origine topographique avec pour racines "MAL" (mauvais) et "BOS" (bois) ou le "Mauvais bois". Ce nom est caractéristique d'un lieu ou d'un domaine devenu un patronyme. Les spécialistes s’accordent pour penser que le terme « mauvais bois », que l’on retrouve dans la contraction « Malbos », avait pour origine le lieu où se réfugiaient les lépreux ou les contagieux qui devaient vivre en dehors de la communauté villageoise en raison des épidémies.

 

En France près de 332 personnes portent ce nom. Il est classé très rare. Le premier département où ce nom est le plus recensé est le Gard avec 60 personnes, suit le Cantal avec 30 noms et les Bouches du Rhônes avec 25.

 

Variantes: Malaterre, Maldonnat, Malmaison, Maloisel …

 

Le nom de "Malbos" s'orthographie parfois "Malbosc". Il devient toponyme, dans la région, pour avoir nommé un village du Haut-Gard où résidaient, à l'origine, une ou des familles de "Malbos" (petite noblesse). Dans un compoix (manuscrit précurseur de la matrice cadastrale) du mandement de Castillon, daté de 1661, on trouve la mention de "Jean de Malbosc de Montagnac" et d'un habitant de Reboul "Guilheaume de Malbosc".

 

Au début du siècle, à Courry, plusieurs familles portaient ce nom. Elles se trouvaient au hameau de la Pierremorte et dans les quartiers des Castilloux, de l'Aulanet et des Piles. Ce dernier lieu a été marqué par l’implantation d'une forge et d'une épicerie par Dauphin Malbos dit le "Boustchari". Surnom qui a pour origine le "boustchas" qui signifiait, en patois, le châtaignier sauvage. Probablement,  ce maréchal-ferrant  refaisait ou réparait les outils agraires mais si, nécessaire, il remplaçait les manches avec du bois de châtaignier sauvage.

 

Cette activité de forgeron a été retenue "symboliquement" pour décorer la plaque, en céramique, qui signale le lieu-dit "Les Piles". La succession de l'épicerie Malbos fut assurée par Roger (le fils de Dauphin). Il a fait prospérer la "maison" par l'adjonction d'une boucherie-charcuterie et le développement de moyens de transports automobiles: un camion pour assurer, essentiellement, le transfert des raisins de Courry à la cave coopérative viticole de Saint-Paul-le-Jeune. Un car pour conduire les mineurs à la mine de charbon de Molières sur Cèze ou pour emmener les courriols au marcher de Saint-Ambroix, parfois, pour effectuer des excursions. Une traction familiale lui permettait d'assurer les transports scolaires pendant les années 50 et de faire, si nécessaire, la fonction de taxi. La continuité de l'épicerie sera assurée par Jacqueline (fille de Roger) et son mari François-Paul Séréni (maire du village). L'adjonction d'un camping à proximité de l'épicerie et la collecte des châtaignes ont maintenu une des activités commerciales du village.

 

Ce nom n’est plus usité à Courry.

 

Inscription au monument aux morts de Courry : Malbos Fernand, disparu au Bois des Corbeaux, dans la Meuse, en mars 1916

 

Malbos Dauphin, épicier et forgeron, avait pour sobriquet "Le Boustchari"

Malbos Dauphin, épicier et forgeron, avait pour sobriquet "Le Boustchari"

Excursion à partir de Courry avec le car de Roger Malbos (années 50)

Excursion à partir de Courry avec le car de Roger Malbos (années 50)

MARTIN : est le plus populaire des noms de familles. Ce patronyme a été emprunté à Saint-Martin, évêque de Tours qui évangélisa la Gaule au IVème siècle. A l’époque médiévale, il était le symbole du christianisme sur les traditions païennes. Ce nom est dérivé du latin « Martinicus ».

 

Courry : l’église a été sous le vocable de Saint-Martin de son origine (XIIème siècle),  « Sancti Martini de Currio », jusqu’au XVIème siècle.

 

Variantes : Martinet, Martinez, Martinon, Marti …

 

Ce nom n’est plus usité à Courry.

 

MURJAS : ce patronyme vient du latin « muricarius » = tas de pierres qui servaient à établir les limites aux parcelles de terre. En patois ce terme deviendra « Clapas ».

 

Variantes : Murgeat, Murger, Murguet …

 

A Courry, une famille Murjas a vécu plusieurs générations. Leur maison était la plus importante  du lieu-dit « Le Village ». C’était une « masade » (grand mas) avec des terrains attenants (jardins). On peut facilement la reconnaître avec son grand portail en fer forgé qui donne sur la place de l’église et qui porte deux initiales « A » et « M » pour Albert Murjas. Ce dernier, a occupé plusieurs mandants au titre de « Maire de Courry ». Il a été l’initiateur de la construction de la « Mairie-Ecole » en 1881. Cette famille bourgeoise a influencé la vie du village avec une lignée de docteur, de curé (1806-1825), d’édiles municipaux et de rentiers.

 

Ce nom n’est plus usité à Courry

Portail du "Château" des Murjas avec initiales, sur le bandeau central, "A" et "M" (Albert Murjas)

Portail du "Château" des Murjas avec initiales, sur le bandeau central, "A" et "M" (Albert Murjas)

Chtistian Talon

Pour consulter « Sources et bibliographie » voir à la fin de l’article 23.

 

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