Patronymes et sobriquets, de Courry (30) au XIXème et au XXème siècle  (suite 5).

Publié le par courry-clapas

 

Courry-Clapas, article 27 :

 

SABATIER : dénomination occitane pour désigner un savetier (ancien nom de cordonnier). Dérivés : Sabatou, Sabaton …

 

A Courry, il y avait une famille de Sabatier. L’homme portait le surnom de « Lou Sabatier » et sa femme « La Sabatière ».

 

Ce nom n’est plus usité à Courry.

 

SAUT : patronyme répandu dans le Gard et le Vaucluse. Il désignait celui qui était originaire d’une localité du même nom. Il découle d’un toponyme qui voulait dire « cascade » ou « celui qui habitait près du saut d’une rivière ».

 

Ce nom n’est plus usité à Courry. La maison des Saut se trouvait à Rivière (actuelle demeure de M. Mme Jacques Soual).

 

Inscription au monument aux morts de Courry : Saut Louis, tué à Saillisel (Somme), 5 novembre 1916.

 

SERRES : ce nom a pour origine une racine pré-celtique « ser » d’où découle l’occitan « serre » qui désigne des hauteurs allongées ou des crêtes de montagnes.

 

Dérivés : Serra, Sarre, Serreau …

 

A Courry, une famille de Serres habitait au Castilhoux. Le terme de Serres est utilisé pour désigner la chaîne de collines  située au sud-ouest. Des toponymes, du village, se dénomment « Le Serras », « Le Serre de l’Altazou », et le Serre de Silhol.

 

Ce nom n’est plus usité à Courry.

 

TALON: ce nom dérive de "Talabert", nom de personne d'origine germanique "Talaberth" avec pour racines "Tal" = vallée et "Berht" = brillant, illustre. En France 4 560 personnes portent ce nom en égard des 180 000 noms français répertoriés il est "assez rare". Cette appellation est plus répandue dans les départements des Deux-Sèvres avec 395 personnes au nom de "Talon", ensuite vient le département de l'Allier avec 225 personnes et la Vendée avec 187 personnes.

 

Dans les « Estimes », de 1464, (archives de l’Ardèche) nous trouvons le nom de famille « Thalon ». A Courry, se trouvaient trois familles de « Talon ». Mon grand père, Talon Zéphirin, mineur-paysan, avait comme surnom « Lou Phirin » (diminutif de Zéphirin), les enfants de ces familles étaient des « Talounés ». Un parent des Thomazes, Talon Emile était désigné « Lou Milou ». Sa fille, Talon Reine conservera l’existence de paysanne et marquera, par son énergie, la vie du village de Courry avec des activités de secrétaire de mairie et d’animatrice pour les chants de l’église.

Talon Reine dénommée "La Reine" (en 1970) - Photo C. Talon -

Talon Reine dénommée "La Reine" (en 1970) - Photo C. Talon -

Couple Talon Zéphirin dit "Lou Phirin" et son épouse Marie du quartier des Mahistres (mes grands parents paternels)

Couple Talon Zéphirin dit "Lou Phirin" et son épouse Marie du quartier des Mahistres (mes grands parents paternels)

THIBON : ce nom découle de « tibounn » et « « tibonnaïre » qui désigne un tison ou une bûche. Il désignait celui qui entretenait le feu d’une forge.

 

Dérivés : Thibonnier, Thibonnet, Thibonneau …

 

Ce nom n’est plus usité à Courry.

 

THOMAS: est un patronyme et un nom de baptême très fréquent d'origine biblique. Il est issu le l'Araméen "Toma" sa traduction grecque est "Didymos" qui signifie "Jumeau". Ce nom a été popularisé par l'apôtre Saint-Thomas et, au XIIème siècle, par Saint Thomas Becket, évêque de Canterbury. En France, il y a environ 98 155 personnes qui portent ce nom. En égard des 180 000 noms de familles répertoriés il est classé "très fréquent". 3162 "Thomas" sont  identifiés à Paris. Suivent les départements du Finistère avec 3 122 et les Côtes du Nord avec 3005.

Variantes : Thominet, Thomassin …

 

A Courry, nous trouvons plusieurs familles de "Thomas". Ils ont donné leur patronyme à un hameau de la commune: "Les Thomases" (lieu où résident plusieurs familles de Thomas). En 1970, l’adduction d’eau potable, dans le village,  a été réalisée par Thomas Kléber  (pseudonyme « Le Kléber »), maire de Courry et habitant des Thomases. Toujours dans le même hameau nous avons Thomas Joséphine dite « La Phinée ». Un autre hameau avait son « Thomas de Reboul ».  

 

Un document: "L'Estime de 1464", de la paroisse de Courry, contient les noms de "Barthélémy Thomas" et de "Thomas Thomas" qui habitaient au "Mas du Puech" (mas sur une hauteur), précédente appellation du hameau actuel des Thomases.

 

Un ancien manuscrit, de 1661 (le compoix de Castillon), mentionne: "Simon Thomas et Jean Thomas de Courry" et "Simon Thomas, Jean Thomas vieux et Jean Thomas jeune des Thomases".

 

Inscriptions au monument aux morts de Courry : Thomas Camille, mort à Gaschen (Alsace), 21 juillet 1915 et Thomas Marius, tué à Massiges (Marne), 26 septembre 1915.

 

Thomas Joséphine surnommée "La Phiné" (à gauche) avec Roux Mathilde "La Mathilde" (Photo C. Talon)

Thomas Joséphine surnommée "La Phiné" (à gauche) avec Roux Mathilde "La Mathilde" (Photo C. Talon)

Thomas Baptistine nommée "La Baptistine", quartier des Mahistres, (Photo C. Talon)

Thomas Baptistine nommée "La Baptistine", quartier des Mahistres, (Photo C. Talon)

VALADIER : ce patronyme s’est développé, principalement, dans le Cantal et la Lozère. En occitan, un « valadier » était l’ouvrier chargé de l’entretien des « valats » (ruisseaux, fossés  …).

 

A Courry, à la fin des années 40 et au cours des années 50, le boulanger avait pour nom : Fleury Valadier. On le surnommait : « Le Valadier » et son épouse « La Valadière ».

 

Une coutume locale : l’équivalence blé/pain…  A cette époque, chaque famille paysanne de Courry possédait une ou plusieurs « terres à blé » situées dans les « faïsses » (champs ou terrasses riches en terre) pour le secteur du village ou dans les dolines (dépressions de dissolution calcaire avec remplissage terreux) des « Gras » (plateau calcaire entre Courry et Saint André de Cruzières). Ce blé, une fois transformé en grains, était conduit chez le boulanger dans des « bodges » (sacs en jute). Après la pesée et l’estimation, le boulanger gardait le froment et marquait, sur un carton, l’équivalence en « gros pains ». A chaque retrait de pain, la boulangère pointait sur la fiche. Cette situation continuait jusqu’à l’épuisement de la concordance blé/pain.

 

VERGER : ce nom descend de la forme ancienne « Vergier » qui se prononce à l’identique en patois « Lou Vergier ». Ce patronyme provient d’un toponyme « Le Verger » terrain réservé à la culture des arbres fruitiers.

 

A Courry, nous trouvons une famille de Verger. Le père de famille avait pour sobriquet « Lou Vergier » ou « L’Henri » (son prénom). Paysan de métier, il a été le dernier chaufournier du village à utiliser un four à chaux au cours de la guerre de 40.

Verger Henry dit "L'Henry" du quartier des "Plots" (Photo C. Talon)

Verger Henry dit "L'Henry" du quartier des "Plots" (Photo C. Talon)

Christian Talon

 

Pour consulter « Sources et bibliographie » voir à la fin de l’article 23.

Cet article clôture la série de cinq articles sur les patronymes et sobriquets de Courry.

 

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