HISTOIRE DE COURRY ENTRE 1790 et 1881

Publié le par courry-clapas

Article n° 29, de Courry-Clapas, du 27.06.2020

 

Chiffres entre parenthèses = bibliographie

 

Cet article est composé d’extraits d’un registre du conseil municipal de Courry du XIXème siècle (1) et de passages des cahiers d’études et de recherches de Christian Talon, depuis 1955 (2). Il dévoile la vie courriole à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Nous découvrons des éléments de la mémoire écrite sur notre village. D’autres articles complèteront cette première ébauche. L’histoire, de Courry, se construit autour de chroniques difficiles à découvrir pour ce « petit » village, aujourd’hui, gardois mais, autrefois, ardéchois.

 

Nous commencerons, cette rubrique, avec une série de dates liées à des faits remarquables de la vie courriole. 

 

1790 : Les décrets de l’Assemblée nationale divisèrent la France en 83 départements dont le Gard (3). Cette période verra la disparition des diocèses de l’ancien régime. Cette mesure apporte un changement émotionnel pour Courry. Les courriols établirent une pétition et une demande pour conserver leur attachement à l’Ardèche. Avant 1790, quatre paroisses de la viguerie d’Uzès étaient liées, pour le spirituel, à l’évêché de Viviers : Banne, Brahic, Malbosc et Courry. Après cette date, il n’y a que Courry qui sera rattaché  au département et au diocèse du Gard (doyenné de Saint-Ambroix). Les trois autres villages resteront liés à l’Ardèche.

A cette date, l’ancien système de gestion de la communauté de Courry, géré par des « Consuls », cède sa place à une nouvelle administration : « Une Municipalité », avec un maire et ses conseillers. 

 

1792 : Castillon de Gagnières devient commune affranchie mais reste rattachée à la municipalité de Courry. La séparation des deux bourgades se fera en 1808. Dans le temps, la toponymie de la commune actuelle de Gagnières a  été compliquée. Au Moyen-Age, nous la trouvons sous le nom de « Les Salles » (dépendance de la paroisse de Courry). Ensuite, elle opte pour le patronyme de « Castillon de Courry » pour devenir, en 1841, « Castillon de Gagnières ». Elle prendra sa désignation finale de « Gagnières » en 1922. 

 

De 1793 à 1881 : La première mairie de Courry  sera implantée, au quartier des Mahïstres, dans une petite maison louée, par la municipalité, à la famille Pontet.

              La flèche indique la première mairie de Courry

La flèche indique la première mairie de Courry

1801 : Suite au concordat (organisation des rapports entre les religions et l’état français), la paroisse de Courry est détachée, au spirituel, du diocèse de Viviers. Depuis le Moyen-Age, Courry dépendait du Vivarais.  Le village ardéchois, d’autrefois est devenu gardois. Toute une histoire ! 

 

1808 : Courry demande à Gagnières le rattachement, à sa commune, de Reboul. Réponse négative à cette requête.

 

1839 : la population de Courry s’élève à 615 habitants (4).

 

1840 : La châtaigneraie s’étendait sur 169 hectares (6).

An cours de cette même année, la commune demande, le rattachement de Reboul à Courry, à Gagnières . Cette requête est à nouveau rejetée.

 

1842 : Une statistique du Gard (4) fait mention de « Courry avec 607 habitants, la commune est placée sur un coteau au nord du département, sa principale production consiste en châtaignes très estimées » ?

En 2019, 177 ans après, la population se retrouve à 283 personnes soit 324 en moins… quel changement !

 

1844 : Après bien des palabres municipaux le hameau de Reboul est rattaché à la commune de Courry (un article sur les procédures de mutation est en cours de rédaction). 

                    Hameau de Reboul (photo C.Talon

Hameau de Reboul (photo C.Talon

En 1857 : Un livre gardois (5), nous apprend que Courry avait 725 habitants. Une différence de 442 personnes avec aujourd’hui. 

 

(2)Pour héberger, et nourrir toute cette population, de nombreux « mas » se sont construits ou agrandis à travers le village et les hameaux. Tous les espaces, non urbanisés, sont transformés en terres agricoles avec des terres à céréales (blé, seigle… ), des vergers (de châtaigniers, de vignes, d’oliviers, de mûriers pour l’élevage des vers à soie, d’arbres fruitiers). Tout le terroir de Courry sera repétri  avec l’aménagement de terrasses de cultures sur toutes les collines (accols, bancels, faïsses ou traversiers). Pour les terrains plus plats des tonnes de roches ont été extraites, pour créer des mini lopins de terre pour des plantations, avec des « clapas » d’épierrement (tas de cailloux), des murs en pierres sèches pour délimiter les parcelles en enclos ou construire des capitelles (abris pour se protéger de la pluie ou du soleil). Cette tâche de « bagnard » se définissait par l’expression de « rompude » (travail très dur physiquement)

      Clapas d'épierrement sur une parcelle au lieudit "Les Cartets"

Clapas d'épierrement sur une parcelle au lieudit "Les Cartets"

                         Capitelle au "Col de l'Espé"

Capitelle au "Col de l'Espé"

En plus, cette économie rurale se trouve renforcée par un nouveau tissu industriel régional : la mine et la soie.

 

De nombreuses exploitations de charbon, totalisées   20 000 mineurs et couvraient toute la région avec un rendement de 2 millions de tonnes.

 

Pour la soie, les montagnes cévenoles fournissaient, en 1850, 25000 tonnes de cocons, soit le quart de la production française.

 

 Ces deux « mamelles des Cévennes » devenaient une manne pour la population cévenole qui par habitude avait  une vocation agricole. De nombreuses femmes travaillaient à la filature et les hommes  au charbonnage. Cette grande expansion économique restera gravée dans les mémoires, de nos anciens, comme : « L’âge d’or des Cévennes ».

 

Avant 1881 : Le village possédait deux écoles communales, une de garçons et l’autre de filles. Ces deux établissements se trouvaient implantés chez des particuliers (une classe aux Mahistres dans une maison de ma famille et l’autre à la Croix de Parans dans une habitation de la propriété Rigal). L’éducation des enfants était assurée par deux religieuses qui venaient de Saint-Ambroix (suite au prochain numéro... Article 30).

 

Christian Talon

 

Sources et bibliographie :

 

1 Registre de délibération du Conseil Municipal de Courry, 1891 à 1904.

2 : Cahiers d’études et de recherches sur le village de COURRY (Gard) de Christian Talon (depuis 1955).

3 : Dictionnaire géographique de la France par Briand-de-Verze, Paris, 1839.

4 : Statistiques du département du Gard, V2, Ed. Nîmes, 1842

5 : « Géographie élémentaire et biographique du département du Gard » auteur   L. Guion – Nîmes –septembre 1857.

6 : revue « Patrimoine 30 » de janvier 2003.

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